En compagnie d’Alexandre Daigneault, technicien en foresterie chez Terra-Bois, nous avons eu le plaisir de découvrir son quotidien. Originaire de Saint-Eustache, il a complété ses études au cégep de Rimouski il y a 3 ans. Par la suite, il a fait ses débuts auprès de l’entreprise en tant que stagiaire. Il œuvre depuis pour cette même entreprise en forêt privée.
Le métier de technicien en foresterie consiste, entre autres, à participer à l’exploitation publique et privée des forêts. Au Québec, comme dans bien d’autres provinces du Canada, ce métier est essentiel au développement durable de notre écosystème. En partenariat avec les ingénieurs forestiers, le technicien coordonne les travaux et analyse les possibilités d’aménagement du territoire.
« Au final, la forêt n’a pas besoin de nous pour pousser. Nous autres on est là, quand même, pour aller lui donner un petit coup de main.»
« Chaque semaine on avait une sortie en forêt. Donc cela implique que dans le cadre de nos cours [l’apprentissage] était plutôt théorique. Mais au moins une fois par semaine, on pouvait aller en forêt mettre en pratique ce qu’on avait appris dans nos cours. Ça [nous a permis] d’avoir une formation axée sur la réalité du terrain. »
Alexandre a complété son diplôme d’étude collégiale (DEC) en 3 ans. Préalablement, le programme d’étude exige l’obtention du diplôme d’études secondaires (DES). Cette formation permet l’intégration à l’Ordre des Technologues Professionnels du Québec. Suite à quoi, il est possible également de poursuivre des études universitaires par le biais de la passerelle DEC-BAC. Considérant la pénurie de main-d’œuvre flagrante dans ce domaine, on prévoit un taux de placement avoisinant les 100% pour les prochaines années. Ce qui ressemble grandement aux années antérieures. Selon le site web du Cégep de Rimouski, les perspectives d’avenir avec ces études sont :
Soit, des carrières variées du domaine de la foresterie.
«Ce que j’avais vu en classe et lors de mes laboratoires ressemble à ce que je fais dans le cadre de mon travail. Donc l’adaptation a été beaucoup plus facile.»
Le métier de technicien forestier ne comporte pas de semaine typique. Considérant que les tâches sont très variées et peuvent comporter leurs imprévues, l’horaire est généralement établi en fonction des livrables de projets en cours.
En forêt privée, les rencontres avec les ingénieurs forestiers, les propriétaires, ainsi que des déplacements entre les chantiers et le bureau se succèdent de façon imprévisible. Néanmoins, c’est une des facettes qu’Alexandre apprécie de son travail. Il peut gérer lui-même son emploi du temps et effectue autant des travaux seuls que des rencontres animées d’échanges et d’analyses.
Souvent actif sur des chantiers afin de marquer les arbres et les sélectionner, le technicien passe généralement près de 75% de son temps en forêt. Il est nécessaire qu’il ait une bonne forme physique et un équipement adapté à la température. Effectivement cette dernière joue parfois un rôle crucial à savoir si le technicien peut aller au non en forêt.
Beaucoup de déplacement à pied son de mise pour l’analyse et la sélection des arbres, par exemple. Il est souvent possible d’observer des phénomènes naturels particuliers. La faune et la flore font partie intégrante de ce métier.
«C’est sur qu’il faut être en bonne santé physique, car on se déplace beaucoup dans le bois.»
Alexandre nous a expliqué que ce métier peut comporter certains défis et dangers. Il est très peu probable d’être attaqué par un ours même s’il est possible d’en voir. Toutefois, il faut prendre soin de valider où sont les territoires de chasses dépendamment de la période annuelle.
Aussi, les arbres qui tombent à cause de vents violents ou simplement puisqu’ils sont volontairement coupés représentent le plus grand danger. Il faut être attentif et prudent. Le chasse-moustique peut également être recommandé.
On recommande d’avoir des qualités telles que le goût de l’aventure, le méthodisme et l’autonomie. C’est qualité son nécessaire afin de pouvoir être à la fois enthousiaste et performant dans le milieu. L’autonomie est de mise puisque le technicien est appelé effectuer de nombreuses tâches en solo.
Alexandre a ajouté le sens critique, l’écoute, l’empathie et la volonté d’apprendre quotidiennement. Il faut être en mesure de justifier ses choix et ses sélections d’arbres. De plus, il faut être en mesure de comprendre les requêtes des propriétaires afin de répondre à leurs besoins tout en respectant au maximum la faune et la flore environnante. L’apprentissage est continu avec ce métier. Il faut avoir de l’entregent.
« C’est une des choses que j’aime de mon métier. J’adore le plein air et les gens. Souvent la fin de semaine on veut aller découvrir des paysages et faire de la randonnée. C’est un peu ce que je fais au quotidien. En plus, je rencontre et j’échange avec les propriétaires [des forêts privées].»
Nous avons demandé à Alexandre quelle était l’utilisation du bois coupé et s’il était récupéré:
« Il n’y a pas de récolte ni de mise en marché du bois [dans les forêts privées de particuliers]. Les arbres qui sont coupés sont généralement trop petits. Habituellement les arbres qu’on coupe ici ne sont pas nécessairement des essences qui sont intéressantes d’un point de vue de mise en marché du bois.
Souvent en coupe partielle, on ne va pas nécessairement couper les arbres les plus vigoureux, mais ceux qui ont quand même une valeur commerciale. Donc oui; on fait de la récolte. Mais en même temps, on améliore globalement la qualité de la forêt. »
Alexandre nous a finalement expliqué que son travail implique essentiellement de la collaboration avec les ingénieurs, les techniciens et les propriétaires, afin d’en venir à une décision finale. Le technicien va récolter des données et faire des observations nécessaires à l’élaboration d’un plan d’aménagement. Il y a un lien de confiance entre toutes les parties. On vérifie s’il y a un potentiel aussi au niveau de la faune et des produits forestiers non-ligneux. La remise en question est nécessaire, afin faire les bons choix et les bonnes sélections d’arbres. Les arbres morts ou malades seront abattus généralement et ceux qui sont plus vigoureux seront conservés. Tout cela dans l’optique de conservation d’une forêt en santé et un aménagement durable.