David Dubé, gardien de territoire, s’engage pour la SÉPAQ depuis 23 ans à fournir aux visiteurs de la réserve faunique Mastigouche une expérience inoubliable. Entre l’entretien du territoire et des chalets, il est parfois appelé à intervenir en cas d’urgence. Cet homme débordant de connaissances et d’expérience nous fait découvrir l’envers de son métier.
La réserve faunique Mastigouche est un territoire de la SÉPAQ qui se démarque par son offre d’activités de chasse et de pêche avec plus de 300 lacs accessibles. La réserve faunique est au nord de Lanaudière, mais une partie du territoire se retrouve également en Mauricie.
Pour le gardien de territoire, c’est un espace assez vaste à couvrir. Cela implique beaucoup de déplacements en camionnette et en véhicule tout terrain.
Le quotidien de David est parsemé d’imprévus. Entre la préparation des chalets, la fente du bois pour les cabanes à bois et le débroussaillage des sentiers, il arrive parfois que les gardiens du territoire doivent aider des véhicules enlisés dans les chemins de la réserve ou porter assistance pour des blessures. Il est dans leur devoir d’être disponible 24 heures sur 24 puisqu’en cas d’urgences, ils sont les premiers contactés. Étant éloignés de tout, ils doivent suivre des formations de premiers soins offertes par la Sépaq.
« Les imprévus font partie du quotidien. Des vents forts qui font tomber des arbres et bloquent l’accès aux clients, des accidents, ce sont des choses qui arrivent et qu’il faut savoir gérer. »
C’est un métier parfois solitaire, ce qui demande une certaine autonomie. Par contre, il n’est pas monotone. Les tâches sont très variées et diversifiées et suivent le cours des saisons.
« C’est ce qui est bien de notre emploi : la liberté. Tu es libre pourvu que l’ouvrage soit fait. Évidemment, on considère les priorités d’abord, mais nous sommes libres dans notre gestion de temps. Il faut être travaillant et autonome. »
Bien qu’une majeure partie de leur temps soit occupé par des travaux plutôt physiques et solitaires, le service à la clientèle demeure leur priorité. Les visiteurs viennent à la réserve pour profiter des moments de plein air, de la pêche et de la chasse.
« On ne peut pas se blaser, la clientèle est toujours différente. On s’adapte à eux. »
En effet, le contact avec les clients est très important pour les gardiens. En tant que passionné de chasse et de pêche, David adore son travail, car il partage sa passion auprès des visiteurs.
« Le service à la clientèle est une grosse partie du travail. Donner les indications, s’assurer du bon fonctionnement du site. Le but est que les gens reviennent. On veut fidéliser la clientèle. »
La saison débute vers la mi-mai avec la saison de la pêche. Les gardiens doivent donc entrer en poste environ deux semaines avant l’ouverture de la réserve, afin d’être prêts à l’arrivée des visiteurs. Cette période est particulièrement intense avec la préparation des chalets. Ils débutent en installant l’eau, en démarrant les installations au propane et au solaire. Bref, ils s’assurent que tout est fonctionnel pour l’ouverture.
Ils préparent aussi les sentiers qui mènent aux lacs en coupant les arbres tombés durant l’hiver et remettent les chaloupes à l’eau. Les gardiens aident aussi à l’ensemencement des lacs en début de saison.
La date d’ouverture arrive et ils sont prêts. C’est alors que commence l’entretien des chalets entre chaque les séjours de clients. Ils ont l’habitude d’accueillir la clientèle en expliquant la réglementation sur le site et en effectuant le tirage au sort pour l’attribution des lacs de pêches. Les journées passent très rapidement et les heures défilent sans qu’on le remarque. L’important est de s’assurer que personne ne manque de quoi que ce soit et que leur séjour soit plaisant. Cela implique aussi l’entretien de plusieurs petits campings rustiques.
Il faut également gérer la rotation des lacs et ouvrir ceux à fermer pour s’assurer d’une bonne qualité de pêche durant toute la saison. Il y a donc des chaloupes à retirer et à déplacer en fonction de l’ouverture des lacs.
La période de pêche se conclut le lundi de la fête du Travail. C’est peu après que les chasseurs entrent dans la réserve. Entre les deux saisons, les gardiens de territoire sortent l’ensemble des chaloupes afin de les remiser pour l’hiver. La période de chasse dure généralement quatre semaines. Les gardiens doivent aussi faire des salines. Ils demeurent toujours disponibles pour les chasseurs qui auraient des questions au sujet du territoire. Afin de ne pas les déranger en forêt, les gardiens profitent de ce temps pour accumuler le bois de chauffage qui est ensuite apporté aux hébergements. Ils sont responsables de débiter le bois et de remplir les cabanes.
Durant la dernière semaine de travail, seuls les gardiens sont présents sur la réserve. Il n’y a plus aucun client dans les chalets. Ils peuvent alors effectuer des travaux , tels que rafraîchir la peinture et aménager les hébergements pour l’hiver en coupant l’eau et en vidant les tuyaux.
Une bonne condition physique est essentielle. Selon David, les gardiens ont régulièrement à faire des efforts, par exemple, pour sortir les chaloupes, récolter du bois, manipuler les scies mécaniques et débroussailler.
David nous a aussi mentionné que l’autonomie est fondamentale. Il faut également être en mesure de gérer plusieurs situations et tâches simultanément, ainsi que savoir gérer ses priorités. En lien avec l’autonomie, s’ajoutent la débrouillardise et la capacité d’offrir un bon service à la clientèle.
Pour faire ce type de métier, il faut être tolérant à la chaleur et aux insectes. Tout se passe à l’extérieur, en plus des nombreux déplacements dans la réserve à travers des chemins plus difficiles. Il peut parfois être plus délicat de gérer des situations avec la clientèle plutôt que de travailler dehors au froid. Toutefois, étant autant passionné par les gens que par les tâches extérieures, David a appris à gérer tout type de situation avec l’expérience.
Les horaires n’ont rien de commun. En plus d’être disponibles 24 heures par jour, ils doivent être présent 8 jours pour ensuite retourner en congé à la maison pour 6 jours. Bien qu’ils soient éloignés de leurs familles pour une longue période, les gardiens ont accès à internet et peuvent communiquer avec leurs familles. Ils ont également accès à des télévisions pour leur divertissement.
Le métier de gardien de territoire est saisonnier, il faut donc s’adapter à travailler seulement 6 mois par année. Le fait que c’est un métier plutôt solitaire peut également être un défi pour certaines personnes. Par contre, il est possible de travailler en équipe de 2 ou 3 selon le site d’hébergement.
Le rôle d’un gardien de territoire varie en grande partie selon la localisation de son territoire. C’est un métier qui se retrouve à de multiples endroits au Québec et au Canada. Ils nous permettent de découvrir la forêt, son histoire et ses trésors. Par-dessus tout, ils nous permettent de profiter de ce qu’elle a à nous offrir grâce à une immersion en pleine nature. Autre que l’entretien du territoire, le rôle principal du gardien de territoire est de transmettre sa passion pour la chasse et la pêche. Ils sont les yeux sur le territoire forestier et ils sont les intermédiaires entre les villégiateurs et toutes les personnes responsables de la gestion du territoire.