D’une beauté époustouflante, les orchidées ne donnent pas leur place dans le monde végétal. Ces spécimens hors du commun sont admirés et cultivés pour que tous puissent profiter de leur splendeur à la maison. Cependant, saviez-vous que le Québec recèle de magnifiques orchidées, bien de chez nous et visibles lors des balades en nature? En effet, les milieux naturels du Québec abritent plus de 50 espèces d’orchidées. Cependant, il s’agit d’une fraction des espèces du monde qui s’élèvent à plus de 20 000 réparties sur presque tous les continents, même en Arctique! Ces fleurs capricieuses représentent bien l’expression « Il faut souffrir pour être belle ». En effet, une seule espèce d’insectes possède la bonne taille pour la polliniser et un seul champignon est en mesure de faire germer la graine.
Les orchidées sont reconnues pour leurs fleurs spectaculaires. En effet, leurs formes, leurs couleurs et leurs motifs sont développés au maximum pour attirer un insecte en particulier qui viendra les polliniser. En effet, le pétale central, nommé labelle, a évolué de façon à être le plus attractif possible pour une espèce d’insectes spécifiques. Ce pétale devient alors la parfaite piste d’atterrissage de l’insecte recherché. Certaines orchidées sont même trompeuses et parviennent à attirer les insectes pollinisateurs sans leur offrir de pollen ou de nectar en échange. C’est le cas du Calopogon gracieux dont le labelle imite des étamines remplies de pollen pour attirer son pollinisateur.
Toutefois, il faut savoir que les orchidées n’ont pas la vie facile. En effet, en raison de leur croissance lente, plusieurs d’entre elles doivent attendre de nombreuses années avant de pouvoir nous offrir leur belle fleur. Par exemple, le cypripède acaule met entre 15 et 20 ans avant de produire sa première fleur.
Une fois la fleur fécondée par l’insecte pollinisateur, l’orchidée produit un fruit sous forme de capsule, qui contient énormément de graines. Une orchidée d’Amérique centrale, la Maxilaria, peut produire jusqu’à 1 800 000 graines! Avec cette quantité astronomique, comment se fait-il que la Terre ne soit pas remplie d’orchidées? Eh bien, car il y a un grand taux de mortalité des graines. En effet, pour être en mesure de germer, la graine doit trouver un champignon spécifique afin de pouvoir former une alliance avec lui, sous forme de mycorhize (voir article sur la mycorhize). Sans ce champignon, la semence ne peut germer, car elle ne possède pas de réserves nutritives suffisantes. C’est le champignon qui le lui fournira.
Les orchidées sont utilisées d’une multitude de façons. Évidemment, on les utilise beaucoup dans les parfums. D’ailleurs, un parfum souvent utilisé est la vanille. Saviez-vous que la vanille provient d’une orchidée ? Elles sont aussi utilisées dans les soins de la peau.
Les autochtones utilisent les fleurs d’orchidées en infusion pour leur propriété sédative. Elles entreraient aussi dans la fabrication de philtres d’amour.
Malgré leur magnificence, il ne faut pas essayer de transplanter les orchidées de leur milieu naturel. En effet, il s’agit de fleurs extrêmement sensibles qui survivent rarement au stress lié à un changement d’endroit. Il faut donc les laisser sur place et profiter d’une balade en nature pour aller les contempler.
Le meilleur moment pour observer des orchidées est entre la mi-juin et la mi-juillet. En forêt, en montagne, comme dans les milieux humides, plusieurs endroits sont propices aux orchidées. Même si elles sont souvent rares, il est stimulant de partir à leur recherche. En avez-vous trouvé ?
Livre – Flore laurentienne, 3e édition, Frère Marie-Victorin, Ernest Rouleau, Luc Brouillet et collaborateurs, gaëtan morin éditeur, 1995, p.818-839.