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L’HARMONISATION EN AMÉNAGEMENT FORESTIER
La cohabitation en milieu forestier, c’est possible!
L’harmonisation des usages est une notion, en aménagement forestier, pleine de bonnes volontés, mais souvent mal comprise. Elle a pour objectif de maintenir toutes les utilisations de la forêt lors de la récolte forestière. Cette cohabitation inclut les activités de plein air, la chasse et la pêche, la randonnée motorisée, la villégiature et plusieurs autres usages du territoire.
Cette phase vient s’insérer à plusieurs niveaux entre la planification de l’aménagement forestier par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) et la réalisation des travaux par les compagnies forestières. Lorsque le MFFP a réalisé une première ébauche des plans d’aménagement, il les soumet à une consultation publique, afin d’informer les citoyens intéressés et les usagers du territoire concerné. Toute personne qui souhaite s’impliquer est la bienvenue. Cette consultation permet de recueillir les préoccupations de chacun en lien avec les travaux à venir.
Une fois tous les commentaires amassés, la Table locale de gestion intégrée des ressources et du territoire (Table GIRT) aborde des pistes de solutions, sous la forme de mesures d’harmonisation, afin de prendre en considération les préoccupations émises dans la planification de l’aménagement forestier. Elle s’assure ainsi que les intérêts de tous les utilisateurs sont pris en compte et conseille le ministère quant aux modifications à apporter aux plans d’aménagement forestier. D’ailleurs, il faut savoir que la Table GIRT, est composée de nombreux acteurs qui représentent les différents usagers du territoire forestier. Elle s’implique à plusieurs niveaux de la planification forestière, autant auprès du MFFP que des citoyens, afin de réaliser son mandat d’influencer les décisions dans une optique d’harmonisation. Notez que, bien que la présence de représentants autochtones soit obligatoire à une Table GIRT, un processus d’harmonisation distinct est aussi mené par le MFFP avec la communauté concernée.
Sachez toutefois que l’harmonisation des usages ne vise pas à interdire la récolte de bois dans un secteur. Cette étape se décide au niveau du Gouvernement du Québec, bien avant l’élaboration des plans d’aménagement par le MFFP. Les statuts de protection, quant à eux, relèvent du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Les forêts de Lanaudière sont le lieu de nombreuses activités et la cohabitation est le maître mot de tous les intervenants impliqués dans l’harmonisation.
Un bel exemple d’harmonisation des usages dans Lanaudière
Le secteur concerné est celui du lac Clair, à Saint-Côme. Une récolte a eu lieu juste derrière la station de ski Val St-Côme. Au moment de la consultation publique, plusieurs acteurs étaient inquiets des conséquences de travaux forestiers dans ce secteur touristique. Voici les trois principales préoccupations qui sont ressorties et les solutions mises en place pour y répondre.
SÉDIMENTS DANS L’EAU | L’Association de lac concerné s’inquiétait que la récolte forestière produise des sédiments qui viendraient dégrader la qualité de l’eau dans le lac Clair. Cette préoccupation environnementale est déjà prise en considération dans le règlement sur l’aménagement durable des forêts (RADF). En effet, une lisière boisée de 20 m doit toujours être maintenue autour d’un cours d’eau permanent ou d’une étendue d’eau, afin d’éviter l’érosion et de retenir les sédiments (Article 27 du RADF). En plus de l’application du règlement et des précautions d’usage lors de l’installation des traverses de cours d’eau, les intervenants se sont entendus pour que les travaux aient lieu en hiver, ce qui réduit les risques de sédimentation.
TRANSPORT ET TRANQUILLITÉ | Les citoyens étaient préoccupés par le transport du bois récolté. Ils voulaient préserver la tranquillité du secteur pendant les travaux et la période de transport. Au total, cinq zones problématiques à éviter ont été identifiées. Pour quatre de ces zones, le transport a pu être déplacé sur d’autres chemins.
PRÉSERVATION DU PAYSAGE | La station de ski Val St-Côme voulait s’assurer que la récolte d’arbres n’altère pas la beauté du paysage visible du sommet de la montagne de ski. Cette préoccupation était partagée par la société de développement des parcs régionaux de la Matawinie (SDPRM), pour les points de vue situés dans le sentier national. Plusieurs rencontres sur le terrain et plusieurs mesures ont été prises, lors de ce qu’on appelle un comité ciblé, afin de répondre à cette préoccupation. Par exemple, le diamètre des arbres à récolter a été augmenté afin de diminuer l’impact visuel de la récolte. De plus, la récolte de bois ne devait pas créer de troués dans le secteur visible de la station de ski. Certains traitements sylvicoles ont également été modifiés, afin de réduire l’impact visuel à partir des points de vue du sentier national des contreforts.
Finalement, ce secteur a fait l’objet d’un aménagement qui a su prendre en compte l’utilisation récréative de nos forêts. Les solutions et les compromis mis en place conjointement par le MFFP, l’entreprise forestière responsable des travaux et les citoyens, ont permis une cohabitation harmonieuse des usages de la forêt.
Il est inspirant de voir tous ces acteurs, aux intérêts et aux usages diversifiés, capables de s’entendre et de trouver des solutions et des alternatives, afin que tous soient satisfaits. Comme quoi il est possible de collaborer pour que tous puissent profiter, à leur façon, de cette richesse québécoise qu’est la forêt. Les aménagements forestiers sont souvent bien utiles pour ouvrir le territoire et permettre d’aménager des sentiers, des refuges et d’autres infrastructures de plein air. Avec un peu d’imagination et une bonne collaboration, tout est possible!
Pour plus d’informations
Pour connaître les représentants de la Table GIRT, avoir accès à de l’information sur l’aménagement forestier en terre publique dans Lanaudière ou consulter le résultat de l’harmonisation, visitez le site internet de la Table GIRT 062.
Pour mieux comprendre les différentes étapes de la planification forestière et de l’harmonisation des usages : cliquez ici
